Abstention, démocratie en danger
Le plus grand parti de France est désormais connu : c'est celui des abstentionnistes, de plus en plus nombreux à chaque scrutin. Les régionales 2010 avaient déjà enregistré un taux de participation en baisse de 10% par rapport à 2004. Cela est dû à la perte de crédit du politique, du fait de son renoncement à maîtriser l'économique avec pour conséquence la perte de confiance des salariés et des classes moyennes frappés par les crises , et la désespérance de la jeunesse . Le vote des cantonales semble déconnecté des réalités par manque de lisibilité des compétences d'une collectivité pourtant en charge de la solidarité avec un budget consacré pour une part essentielle à l'action sociale.
L’UMP subit un revers cuisant avec un score de 17% des votes exprimés. Le score du PS est médiocre : 25%. La gauche de la gauche se maintient à 9% ; le Front national augmente en pourcentage (15% soit 3 fois plus qu'en 2008) ; les écologistes doublent leur score, dépassant les 8% . En Bretagne, l'UDB, en partenariat avec Europe Ecologie, conforte ses scores antérieurs avec une moyenne de 7,77%.
L'inquiétante poussée du Front national
Loin d'être un phénomène limité à la France, la progression des partis d'extrême droite gangrène l'Europe entière. Cette montée est à mettre en relation avec le chômage et l'exclusion, mais aussi avec le discours récurrent de la droite sur l'insécurité, instrument de la politique présidentielle. Il est à noter que depuis le revers du premier tour des cantonales, l'UMP se déchire sur la position à adopter vis-à-vis du Front national.
Pour l'UDB, le bréviaire national-populiste et xénophobe du FN doit être combattu sans répit ni relâche. Faire barrage à l'extrême droite est une nécessité sanitaire. Dans les 3 cantons d 'une Bretagne jusqu'ici épargnée par la marée brune, où un candidat du Front National se retrouve au second tour, l'UDB appelle à la réactivation du « front progressiste breton » qu'elle a initié lors de la première percée électorale du lepénisme au milieu des années quatre vingt.
Refonder le pacte démocratique
Pour l'UDB, refonder le pacte démocratique et républicain doit être un objectif prioritaire pour la gauche en 2012. Cela passera obligatoirement par l'abrogation de la réforme des collectivités locales, engagée par N. Sarkozy , et la mise en ouvre d'un processus législatif autour de 5 idées-force :
- régionaliser la République et rapprocher le pouvoir du citoyen,
- simplifier le millefeuille administratif et rendre lisible le rôle de chaque niveau d'administration territoriale,
- limiter le cumul des mandats et des fonctions,
- réformer la fiscalité et la mettre en cohérence avec la nouvelle donne territoriale pour donner aux collectivités locales les moyens de leurs politiques,
- permettre par la proportionnelle la représentativité de la diversité des familles politiques et redonner le goût de la politique et des élections aux citoyens.
Les résultats de l'Union Démocratique Bretonne.
L'UDB présentait 29 candidats titulaires sur les 5 départements bretons. En association le plus souvent avec EELV sur la Bretagne administrative. Les résultats sont globalement satisfaisants, avec de nombreux scores à 2 chiffres, dont 18,28 % à Rosporden, près de 18% à Plouagat.
Les 29 candidats titulaires présentés par l'UDB ont obtenu un total de 11.855 voix (sur un total de 152.574 suffrages exprimés), soit un pourcentage moyen de 7,77%.
Par département cela donne :
- Côtes d'Armor (6 cantons) 2.810 voix 12,80%
- Finistère (8 cantons) 2.685 voix 8,12%
- Ille-et-Vilaine (3 cantons) 788 voix 6,39%
- Loire-Atlantique (4 cantons) 862 voix 2,94%
- Morbihan (8 cantons) 4.710 voix 8,41%
Ces résultats sont évidemment à manier avec précaution, eu égard au très fort taux d'abstention qui varie de 37% à Gourin à 71% à Brest Kerichen, pour une moyenne de 55% environ.
Second tour des cantonales.
Pour le second tour des cantonales, à l'exception des Côtes d'Armor où nous avons conclu un accord avec la majorité départementale ( PS-PC ) et Europe Ecologie, l'UDB, conformément à la décision de son Congrès, n'a pas appelé au désistement systématique en faveur des candidats du PS, du fait de l'impossibilité à établir un partenariat avec ce dernier.
En Loire-Atlantique, les 4 candidats UDB ont lié leur appel de second tour à un engagement clair des candidats de Gauche à soutenir la réunification de la Bretagne.
En Ille et Vilaine, au second tour, il y a deux duels PS-FN, dont l'un sur le canton Rennes-Le Blosne où nous présentions une candidate, Valérie Coussinet qui mène campagne avec les militants UDB locaux pour faire barrage au FN et permettre l'élection du candidat PS. Auront également lieu deux duels PS-EELV et droite-EELV. Le mot d'ordre de l' UDB et d'EELV est : Non à la droite. Pas de ''désistement républicain''. Ci-après le communiqué de Herri Gourmelen repris par la presse départementale :
"Le Congrès de novembre 2010 de l'UDB s'était prononcé pour l'abandon du désistement systématique en faveur du candidat de gauche le mieux placé, le PS n'ayant pas fait la preuve d'un sens marqué du partenariat vis à vis du rassemblement UDB-EE/LV.
En Ille et Vilaine, le soutien au second tour des trois candidats EE/LV encore en lice, à Bruz, Rennes Est et Chateaubourg, est, au-delà des convergences de fond, une nécessité démocratique, le pluralisme politique étant plus nécessaire que jamais.
La montée du FN dans une Bretagne jusqu'ici épargnée par la marée brune fait du rassemblement de tous les démocrates autour du candidat de la gauche sur les cantons de Rennes Le Blosne et de Pleine-Fougères un ''impératif catégorique''.
Le Non à la droite au plan départemental a pour corollaire de ne pas mettre en difficulté la majorité conduite par Jean-Louis Tourenne dans les cantons « difficiles » de Plélan, Rennes Centre et Saint-Malo Sud et donc de voter pour les candidats de la majorité départementale dans ces trois cantons."
En Morbihan : L'UDB du Morbihan n'entend pas donner de consignes de vote pour le second tour de cette élection locale. Elle soutiendra toutefois Thérèse Thierry dans le canton de Lanester. L'UDB appelle surtout à une forte mobilisation à Lorient Nord pour faire barrage au Front National. Tous les électeurs démocrates de droite et de gauche doivent se mobiliser à Lorient Nord pour montrer que le FN ne correspond pas aux valeurs des bretons. Enfin, les citoyens du Morbihan n'ont rien à gagner à la victoire de François Goulard, dont la politique dure et ultra-libérale sur le plan local ressemble étrangement à celle qu'il dénonce sur le plan national. L'UDB souhaite en toute cohérence la défaite de François Goulard dans le canton de Vannes-centre.
En Finistère : l'extrême droite ne représente pas de danger. La fédération applique les décisions de Congrès et de Bureau politique : pas d'accord, pas de désistement.