Centre d'enfouissement de Plouray : une aberration !

Publié le par UDB Mor Bihan

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Centre d'enfouissement de Plouray

 

A Monsieur le Commissaire enquêteur.

 

 

 

Ce projet de 152 hectares localisé en tête de bassin versant de l'Ellé , bassin reconnu pour son très grand intérêt patrimonial et sa valeur écologique de part et d'autre du ruisseau du Stanven , affluent de l'Ellé qui alimente en eau potable la population résident entre Plouray et Quimperlé,est une aberration.

Les pollutions des eaux superficielles et souterraines sont tout à fait envisageables en particulier de part la sous-estimation de la pluviométrie et du fait que GDE reconnaît que la composition des lixiviats et des biogaz est mal connue.

Quelles sont les garanties des conditions de sécurité du stockage , quand on connait les antécédents de Trafigura ou GDE ?

Il semble qu'elles ne soient pas plus nombreuses que ce que peuvent offrir des membranes géotextiles à une colonie de ragondins.

Comment envisager un drainage et collectage à 8 mètres au dessous du niveau du sol puisque des casiers baigneront dans l'eau.

La création d'un bassin de rétention en zone humide laisse perplexe d'autant que la nature des matériaux n'est pas mentionnée.

Le creusement d'une tranchée longue de 600 mètres et profonde de 10 mètres ne peut que perturber (par l'écoulement de terre et de boue dans le Stanven) le fonctionnement hydraulique et les écosystèmes alentours.

Ce saccage réduira à néant les efforts du SAGE pour préserver le patrimoine biologique et son rôle épuratoire de réserve hydrique du << château d'eau >>  de la Bretagne.

Les conséquences de l'assèchement de 15 hectares sont ignorées et l'absence d'études sur le risque d'assèchement d'une grande partie de son sous sol pose problème.

Dans le dossier il est fait référence à la loi 2002 alors qu'il n'est pas fait mention à celle de 2006 , pas plus qu'aux préconisations du Grenelle de l'environnement.

Pourquoi rien n'est dit , des obligations de recréer le double de zones humides détruites conformément au SAGE Ellé-Isole-Laïta ?

Pourquoi la loi sur l'eau ne s'appliquerait-elle pas ?

Comment peut on envisager la création d'une méga décharge sur le bassin versant de l'Ellé seule rivière bretonne à avoir été classée « rivière sauvage » par WWF ?

L'enfouissement d'un mélange de déchets industriels avec résidus de broyage automobile (huile , acide , restes de carburants ) est une autre cause de risque pour la qualité de l'eau.

Il est tout aussi évident qu'avec un tel cocktail les risques d'incendies et d'explosions sont réels.

D'ailleurs les vents dominants risquent d'amplifier les nuisances dûes aux poussières , dès les travaux de terrassement du centre , de fumée et d'odeurs par la suite.

Outre la noria de camions sur une route non adaptée , le risque (à l'automne) de passage de sangliers détournés de leurs itinéraires traditionnels à cause des clôtures de la décharge , crée un danger supplémentaire.

A noter le manque de données concernant la construction du pont sur le Stanven , ainsi que le manque d'échelle sur les schémas qui rend illisible le projet global.

Les politiques en matière de gestion des déchets doivent prendre en compte les nécessités d'un aménagement équilibré des territoires. Le bilan carbone prévisible de ce centre qui est une caricature de ce qu'il ne faut pas faire , nous amène à affirmer avec force que le centre-Bretagne n'a pas vocation à devenir la poubelle des multinationales . D'autant que la recherche faisant de grands progrès en matière de recyclage et récupération , il semble que les systèmes de stockage des résidus de broyage soient maintenant obsolètes.

L'implantation de ce projet situé en amont d'un site Natura 2000 est classé en zone agricole.

L'économie de ce pays repose en grande partie sur l'agriculture et le tourisme . L'implantation de GDE aurait des conséquences catastrophiques sur ces secteurs, alors que le secteur agricole est déjà en crise et tente de se donner une autre image que celle du lobby productiviste à partir de produits du terroir plus naturels.

Les exploitations bio ont augmenté d'un quart entre 2009 ET 2010.

Les AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) se développent fortement en Bretagne. Leur engagement pour une agriculture respectueuse de l'environnement est leur image de marque, basée sur un label gage de transparence et de qualité qui contribue au lien social et à un certain dynamisme économique.

L'installation de GDE à Plouray porterait un coup dur à la réputation de nos produits agricoles, à l'agroalimentaire , à l'image de notre patrimoine , au tourisme et serait un accélérateur au déclin démographique .

Aucun centre de stockage de cette nature n'existe en France , ce projet en Kreiz-Breizh doit être enterré!

 

Yannick Quénéhervé

responsable de la fédération UDB du Morbihan.

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